Soft Machine - Third
Il y a certains albums qui semblent vous être totalement hermétiques au premier abord, mais qui dégagent ce truc, cette
Essence étrange qui vous pousse à réessayer, et encore, et encore, entre intervalles longs et courts, jusqu'à ce que la magie explose.
Dernier Soft Machine écouté pour ma part, c'est devenu aussi mon favori. Totalement instrumental, hormis
Moon in June. Une alliance entre un jazz libre et un rock sec et pur. Des
Structures éclatées, dispersées, renversant tout schéma pré-établi, une cohérence pourtant surprenante, des montées tirant vos tripes, des descentes vertigineuses, des improvisations et des bandes lives ré-assemblées comme sur Bitches Brew ou Hot Rats, des expérimentations en terrain vierge. Une production d'un 2 pistes datée, crachante et pourtant bouillante.
un génie de composition, un Rob Wyatt cinglé qui livre son exutoire ( bien que l'on s'en doutait depuis Rock
Bottom ). Un chef d'oeuvre d'émotion, de prouesse et d'héroïsme, de risque et d'une envie d'aller toujours plus loin... il y a maintenant 40 berges... Cet album semble ne pas avoir vieilli d'un chouilla, seule sa production rebutera les moins aventureux. L'évolution? Tout fut dit en 70? Un jugement hâtif et dépourvu de fondement? Lorsque j'écoute Third, malgré la plupart des exploits actuels, j'ai du mal à aller contre cette idée.
Je sais pas en fait, j'me triture le cervelet pour pas grand chose... j'y retrourne, je ne suis plus sur terre, cet album transcende le réel. Il n'a plus quitté le lecteur depuis 2 jours. Lorsque un son vous tranche le coeur au plus profond de votre être, au point que les mots ne pourront jamais vous faire exprimer ce que vous ressentez, vous prenez
Conscience que cette langue qu'est la musique, dans sa pureté émotionnelle, surpasse la représentation concrète de l'écrit.
Mankind is Dead. Blood is Fuel. Hell is Full